Armé pour réussir

Des investissements intelligents et une collaboration stratégique avec SKF ont contribué à faire d’Amreli Steels le premier producteur pakistanais de barres d’acier pour armature.

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Résumé

Amreli Steels a été fondé en 1951 et est actuellement le premier fabricant pakistanais de barres d’acier pour armature de niveau international.
L’usine de Karachi produit des barres pour béton armé au rythme d’une trentaine de tonnes par heure. Sa capacité annuelle est de 150 000 tonnes. Il est prévu de faire passer cette capacité à 250 000 tonnes par an d’ici 2010 en agrandissant la capacité du four et en installant un nouveau train de rouleaux.
À la fin de l’exercice financier intervenu le 30 avril 2008, l’entreprise présentait un chiffre d’affaires annuel de 3,5 milliards de roupies pakistanaises (34 millions d’euros) et employait 180 salariés.

Des investissements intelligents et une collaboration stratégique avec SKF ont contribué à faire d’Amreli Steels le premier producteur pakistanais de barres d’acier pour armature.

 

 

Avec ses colonnes carrelées étincelantes, ses grandes baies vitrées et ses plafonds surélevés, l’aéroport international Jinnah est une porte d’entrée impressionnante vers Karachi, le centre des affaires du Pakistan. Le complexe, qui est revenu à une centaine de millions de dollars US, était, lorsqu’il a été terminé en 1992, l’un des bâtiments publics les plus onéreux du pays et il est encore aujourd’hui une source de fierté nationale.

L’aéroport est l’une des structures pakistanaises qui doivent leur style original à Amreli Steels, entreprise installée à la périphérie de Karachi. Amreli Steels est aujourd’hui le principal fabricant de barres d’acier pour armature du pays et se prépare à se lancer dans une expansion qui devrait lui permettre de se faire connaître dans le monde entier.

Difficile d’imaginer que cette société familiale a connu un jour des difficultés dues à des machines obsolètes et des pannes incessantes. « Amreli Steels a beaucoup progressé », constate son PDG Abbas Akberali, dont le père a créé l’entreprise au début des années 1950.

 

Bien que n’étant pasinsensible au ralentissement actuel de l’économie mondiale, Amreli Steels a enregistré une croissance impressionnante ces dix dernières années. Son secret réside dans la fiabilité et l’amélioration des performances de son dégrossisseur.

Fabricant de clous à l’origine, la société est passée au laminage de l’acier au début des années 1960. En 1968, elle a installé à Karachi un laminoir d’occasion acheté à une mine de cuivre désaffectée de Grande-Bretagne.

Les pannes n’ont pas manqué de se produire. Les problèmes étaient exacerbés par l’utilisation de roulements de mauvaise qualité, voire, dans certains cas, remis à neuf. « Il y a eu de nombreuses pannes, confirme Tehseen Abbasi, responsable technique de comptes chez SKF. À l’époque, on pouvait en recenser deux à trois par mois. Cela se traduisait par de longs arrêts de production. »

« C’était un problème commun à beaucoup d’aciéries pakistanaises. Les conditions de travail étant si dures et les travailleurs insuffisamment formés, les sociétés ne voyaient pas l’intérêt d’investir dans des roulements de bonne qualité. »

Amreli Steels et SKF sont entrés en contact en 1999 lorsque l’équipe de SKF Pakistan a persuadé Abbas Akberali d’acheter 24 roulements à rotule sur rouleaux. La direction de l’entreprise a été impressionnée par leurs performances et, au fil des années les rapports entre les deux partenaires se sont renforcés. « Ils avaient envie de trouver des solutions à leurs problèmes de maintenance, notamment leur consommation élevée de roulements, commente Asad Ali, responsable vente directe et marketing chez SKF. À l’origine, ils s’équipaient en roulements SKF uniquement pour le dégrossisseur. Ils hésitaient à investir dans des roulements de haute qualité pour leurs autres machines. »

 

Tout a changé en 2003lorsqu’une embellie économique a relancé l’industrie du bâtiment au Pakistan. Amreli Steels s’est alors vu tenu d’accroître singulièrement sa production afin de satisfaire la demande. « Sous le coup de cette pression, ils se sont rendu compte qu’ils avaient besoin de roulements capables d’assurer une production fiable, explique Tehseen Abbasi. Je leur ai dit que s’ils comparaient les coûts découlant des arrêts au surcoût des roulements SKF, aucun doute n’était permis : en investissant un peu, les économies seraient substantielles. »

Amreli Steels a été convaincu par l’argument. En plus de la fourniture de roulements, SKF a promis toute une série de mesures visant à mettre le site au niveau de la concurrence mondiale, des stages de formation, l’analyse des défaillances et la maintenance conditionnelle.

À la même époque, l’usine a investi dans une installation de traitement thermomécanique et un nouveau dégrossisseur. Le site a fermé trois mois pendant lesquels le nouvel équipement muni de roulements SKF a été installé avant de rouvrir en mars 2008.

Aujourd’hui, elle produit des barres d’acier (pour béton armé) au rythme de 12 000 à 15 000 tonnes par mois. À comparer avec sa production précédente de 6 000 tonnes par mois.

« Nous œuvrons sur un marché extrêmement agressif, estime Jahangir Ali Khan, directeur développement technique et projets. Ces mesures nous ont permis de réduire nos coûts et de rivaliser avec efficacité. »

La matière première servant à fabriquer les barres sont des billettes fournies par Pakistan Steel ou importées de l’étranger et stockées sur l’aire de chargement de l’usine. Au départ, elles sont découpées à la longueur voulue et transportées par grues de levage magnétique et rouleaux motorisés jusqu’à un four d’une capacité de 31 tonnes. Il faut ensuite attendre deux heures et demie pour qu’elles atteignent les 1 250°C nécessaires au laminage. Une à une, les billettes incandescentes sont emportées par un train de rouleaux jusqu’au dégrossisseur où elles passent cinq fois afin de réduire leur taille de 150×150 à 70×70 mm. Il suffit ensuite d’un passage dans des cages de laminoir, jusqu’à 13 parfois, en fonction de la taille requise du produit fini.

Malgré sa récente modernisation, Amreli Steels a toujours recours à son dégrossisseur d’occasion pour effectuer ce qui est certainement l’étape la plus ardue de sa production. En fait, les cylindres de cet équipement quinquagénaire ont été modifiés avec l’aide d’ingénieurs SKF allemands afin de les mettre à niveau. « Le dégrossisseur est l’équipement le plus critique du site, souligne Shabbir Hussain, directeur de l’usine et de la production. Il atteint le plus haut niveau de réduction et fait le plus gros du travail. S’il tombe en panne, c’est toute l’usine qui s’arrête pendant deux jours. »

Les nouveaux cylindres seront installés courant 2009. L’objectif est d’éliminer toute panne imprévue.

Parmi ses projets, l’entreprise a prévu de faire passer la capacité annuelle de l’usine de 150 000 à 250 000 tonnes.

Shayan Akberali est optimiste malgré la conjoncture économique : « Dans un pays en plein développement comme le Pakistan, on peut envisager une croissance d’au moins 7 % de la consommation d’acier par habitant et par an. À l’heure actuelle, on atteint 35 kilos par habitant et on s’attend à ce que cela passe à 80-100 kilos. Il y a donc de la marge. »


Un programme d’assistance suivi

Le programme d’assistance conclu entre SKF et Amreli Steels porte sur la formation du personnel, la démonstration des procédures de montage, la maintenance conditionnelle des équipements, l’analyse des causes de défaillance et le conseil sur les améliorations potentielles à apporter aux systèmes de roulements et aux conditions de production.

Dans le cadre de ce programme, le dégrossisseur du site a été transformé avec la coopération du segment sidérurgie de SKF en Allemagne, une solution qui a permis à Amreli de conserver les cylindres installés.

Le pivot de ce projet a été la modification du montage installé aux tourillons des cylindres afin de leur permettre de supporter les charges axiales engendrées par le laminage du métal. On a également amélioré les empoises et les joints d’étanchéité.

« Au moment du laminage, environ 60 % des charges sont radiales et 30 à 40 % sont axiales, explique Ansar Hussain Rizvi, responsable de la production chez Amreli. En ce moment, il n’y a rien pour absorber les charges axiales et le dégrossisseur a plus tendance à tomber en panne. Le nouveau montage résoudra ce problème. »

Amreli a déjà constaté un bon retour sur son investissement grâce à sa collaboration avec SKF. Depuis 2008, les dépenses relatives aux roulements par tonne de barres produites ont chuté de 15 à 20 %. La modification du dégrossisseur devrait encore faire descendre ce chiffre de 10 %. « Nos rapports avec SKF se limitaient à la fourniture de roulements, mais, ces dernières années, nous avons noué une relation stratégique avec le Groupe, souligne Shayan Akberali, directeur de l’entreprise et fils du PDG Abbas Akberali. Aujourd’hui, nous le considérons comme un partenaire et nous espérons que cela va continuer. »