La traite à la demande
Les trayeuses du fabricant suédois DeLaval permettent aux vaches d’être traites quand elles en ont envie.
Résumé
DeLaval est l’un des premiers fabricants mondiaux d’équipements de traite. L’entreprise a été fondée en 1878 par Gustaf de Laval (1845-1913) au moment du dépôt de son brevet relatif à l’écrémeuse, invention qui sépare le lait de la crème au moyen de la force centrifuge et qui va révolutionner l’industrie laitière.
En 1883, création de AB Separator (aujourd’hui DeLaval). L’entreprise est rebaptisée Alfa Laval en 1963. Elle est achetée en 1991 par le groupe Tetra Laval, qui détient le fabricant d’emballages suédois Tetra Pak. Neuf ans plus tard, elle est revendue et Alfa Laval Agri prend le nom de DeLaval.
Aujourd’hui, DeLaval emploie quelque 4 500 salariés et est présente sur plus d’une centaine de marchés. Son objectif est d’être un innovateur dans l’industrie laitière et de répondre aux besoins de ses clients en proposant des solutions intégrales, des ressources supérieures, une expertise technique et les meilleurs services possibles.
Les trayeuses du fabricant suédois DeLaval permettent aux vaches d’être traites quand elles en ont envie.
C’est un lundi comme les autresau laboratoire de R&D du producteur suédois d’équipements de traite DeLaval à Tumba, près de Stockholm, en Suède. Les haut-parleurs de l’étable diffusent une musique douce et la lumière du soleil printanier entre à grands flots par les fenêtres. Quelques vaches flânent avec nonchalance, d’autres se reposent sur des tapis recouverts de sciure. La scène évoque davantage un spa pour citadins surmenés qu’une installation de production laitière.
On dénote cependant une certaine activité dans un coin. Quelques vaches font la queue pour entrer dans le système de traite volontaire VMS. Ce dispositif informatisé de pointe n’a plus rien à voir avec la traite manuelle traditionnelle. Lorsqu’une vache pénètre dans le box, la machine rince ses trayons. Puis un bras robotisé les localise grâce à des rayons laser. Une fois la traite commencée, le système mesure la quantité et la qualité du lait tiré de chaque trayon. L’opération terminée, le bras retire les gobelets trayeurs. Toutes les données relatives à la session sont stockées sur ordinateur. En cas de problème survenant au cours de l’opération ou sur une vache, l’éleveur est prévenu par SMS. En théorie, celui-ci n’a même pas besoin d’être présent dans l’étable. Il peut surveiller les opérations depuis son tracteur… ou depuis la plage.
« Nous savons que beaucoup de jeunes hésitent à reprendre l’exploitation de leurs parents à cause de la charge de travail et des horaires presque inhumains, souligne Per Edstam, responsable produits chez DeLaval. Un producteur laitier doit toujours aujourd’hui s’occuper des bêtes et des terres, mais, grâce à ce genre d’équipement, ce métier ressemble davantage à un boulot normal. »
DeLaval ne cherche pas seulement à satisfaire les exploitants. Le confort des animaux fait aussi partie des principes fondamentaux de la société. « Cette question a deux volets : le premier touche aux conditions nécessaires pour qu’une vache productive et en bonne santé donne un lait de haute qualité. Le deuxième est relatif à la déontologie, l’impact sur l’environnement, la rentabilité et la compétitivité des systèmes de production. »
DeLaval a déjà vendu 2 500 systèmes de traite volontaire VMS, invention présentée en 2000 et qui fait partie du segment high-tech de sa gamme de produits. Mais le but de l’entreprise est d’inciter les producteurs laitiers, grands et petits, à faire appel à elle en cas de besoin. Son portefeuille de produits inclut donc toutes sortes de système de traite, de la simple machine qui traie une vache à la fois au système VMS très sophistiqué. Les vaches ne sont pas les seules concernées, l’entreprise vend aussi des systèmes pour brebis, chèvres et même bufflonnes.
Dans plusieurs grands payscomme le Brésil, l’Argentine et la Nouvelle-Zélande, les éleveurs laissent leurs bêtes paître en plein air, permettant à celles-ci de se déplacer plus ou moins librement dans les pâturages. DeLaval propose à ces marchés une solution qui guide les vaches jusqu’à une plate-forme pivotant lentement. Au centre, le trayeur pose et extrait tranquillement les gobelets trayeurs des trayons. Une fois traites, les vaches sont guidées en dehors de la plate-forme. Comme le VMS, ce système procède à une analyse informatique du lait. En cas de résultat anormal, la vache concernée est conduite vers un enclos pour être examinée.
Quel que soit le choix du client, tous les systèmes de traite ont un dénominateur commun : ils ont tous une pompe à vide. Un cahier des charges draconien veille à ce que ces pompes fonctionnent avec efficacité et fiabilité pour optimaliser les résultats de la traite et pour ne pas abîmer les pis des vaches. DeLaval propose des pompes à vide à entraînement par courroie et à entraînement direct. Ce dernier procédé émet moins de nuisance sonore et consomme moins d’huile. On peut aussi équiper les pompes à entraînement direct d’un variateur qui régule leur vitesse. « Le nettoyage exige une très forte pression, mais la pompe tourne moins lentement durant la traite, précise Sofia Brändefors, responsable produits chez DeLaval. À vitesse réduite, elle est plus silencieuse et consomme moins d’énergie. Nos essais montrent qu’on peut économiser entre 30 et 65 % d’énergie en installant un variateur sur une pompe à vide. »
Pour ce qui est de l’avenir,DeLaval pense que c’est dans la collecte informatique des données que résident ses perspectives de développement les plus intéressantes. Exemple, le compteur de cellules DCC (DeLaval Cell Counter) qui évalue la qualité du lait donne l’alerte au moindre soupçon de mammite. Les chercheurs de la société cherchent en permanence de
nouveaux moyens de pointe pour améliorer et affiner la traite et simplifier le travail du producteur laitier moderne.
SKF et DeLaval
DeLaval a choisi les produits SKF pour plusieurs applications. La plate-forme de traite rotative installée dans les pâturages en plein air est équipée d’un roulement à rouleaux cylindriques et d’un roulement rigide à billes. « Ce type d’application exige beaucoup des roulements à cause de l’urine et des excréments des vaches », précise Per Edstam, chef de produit chez DeLaval.
Pour le système de traite volontaire VMS, SKF fournit une tête pivotante en acier inoxydable composée d’un arbre, d’un roulement rigide à billes en acier inoxydable, d’un petit vérin et d’un accouplement Multitec. SKF se charge de l’installation de ce montage.
Les pompes à vide DeLaval sont munies de roulements rigides à billes spéciaux SKF avec joints amovibles. Ce système permet de changer les joints et de relubrifier afin de prolonger la durée de vie des roulements.