Petit poisson évoluant parmi les gros de l’industrie, Venturi Automobiles a démontré que les voitures électriques sont plus que seulement respectueuses de l’environnement. « Elles sont racées, offrent des performances superbes et constituent une solution pratique même dans les conditions les plus extrêmes », lance Gildo Pallanca Pastor, propriétaire et PDG de l’entreprise.

Venturi a conçu plusieurs modèles électriques, de la citadine aux véhicules à haute performance parmi lesquels la Fétish dont son constructeur dit qu’elle est « la première voiture électrique de sport et de luxe du monde ».

En vue de renforcer sa notoriété, l’entreprise, dont le siège est à Monaco et qui possède une filiale aux États-Unis, s’est fixée toute une série de défis ambitieux : établir de nouveaux records tout en démontrant la fiabilité, le rendement énergétique et la robustesse de ses véhicules dans des conditions extrêmes.

Premiers de la liste, deux records mondiaux de vitesse homologués par la Fédération internationale de l’automobile : en septembre 2009, la Venturi Jamais Contente avec chaîne de traction électrique alimenté par une pile à combustible, file sur le lac salé de Bonneville, dans l’Utah, à la vitesse de 487 km/h ; l’année suivante, le même véhicule (plus connu aux USA sous le nom de Buckeye Bullet), équipé cette fois de batteries, bat son propre record en atteignant 495 km/h.

Le deuxième défi est relevé par un Citroën Berlingo électrique de série en 2010 dont la chaîne de traction Venturi est le seul élément qui le distingue des autres modèles standard à moteur à explosion. Il relie Shanghai à Paris, soit près de 14 000 kilomètres (une distance record pour un véhicule électrique), en deux mois et demi en bravant le désert de Gobi et ses tempêtes de sable, les cols enneigés à plus de 3 000 mètres d’altitude et les routes défoncées du Kazakhstan. De quoi apporter la preuve tangible de sa robustesse.
Le véhicule qui a effectué ce périple héroïque est en tout point identique à celui qui a remporté la consultation européenne lancée par la Poste pour un petit véhicule utilitaire. Les premiers des 250 exemplaires de ce Berlingo « powered by Venturi » et portant la livrée jaune caractéristique de l’opérateur postal français ont été mis en service en 2010. Il est commercialisé sous les logos Citroën et Peugeot par le réseau commercial de PSA dans dix pays européens.

Troisième challenge : la création d’un véhicule zéro émission capable de résister aux conditions climatiques extrêmes de l’Antarctique. Le développement de ce qui sera le premier véhicule électrique à rouler sur ce continent est en cours. Il sera testé à la station internationale Princess Elisabeth, première base de la région à n’exploiter que des énergies renouvelables.

Forte de ses deux records de vitesse et d’avoir prouvé spectaculairement l’endurance de ses moteurs, Venturi a encore des cartes en main. Pour ce qui est de l’accélération, peu de voitures sont aussi rapides que sa nouvelle sportive, la Fétish. Son moteur électrique VM300 d’une puissance de 220 kW et d’un couple de 380 Nm la propulse de 0 à 100 km/h en quatre secondes, ce qui la place au même niveau que les bolides conçus par Ferrari ou Lamborghini.

D’abord présentée comme concept-car au Mondial de l’automobile de Paris en 2004, sa dernière version est sortie en 2010. Son moteur occupe une position arrière centrale, derrière le pilote, comme dans les F1. Son châssis monocoque est en carbone et nid d’abeille aluminium, la carrosserie en fibres de carbone. Deux cellules déformables placées l’une à l’avant, l’autre à l’arrière, assurent un haut niveau de sécurité en cas d’accident. Son poids est de 1 225 kg, dont un bon tiers est constitué par les 450 kg du pack de batteries lithium-ion de 54 kWh. Grâce au nouveau système de gestion de la batterie mis au point par Ventec, autre entreprise propriété de Gildo Pallanca Pastor, elle dispose d’une autonomie de 340 kilomètres.

Son système électronique permet aux techniciens de Venturi de contrôler ses performances et d’établir un diagnostic depuis Monaco grâce à une liaison WiFi ou GPRS en cas de défaillance, même si le véhicule se trouve à l’autre bout du monde.

« La Fétish n’est pas une voiture de série et ne le sera jamais, indique Gildo Pallanca Pastor. Elle coûte 300 000 euros et vise une clientèle d’élite. Elle est assemblée à la main sur commande et sa production est limitée à 10 exemplaires par an. Chacune est personnalisée selon les desiderata de son acheteur. »

La Fétish en bref
La Ventura Fétish n’a pas de boîte de vitesses, mais un levier marche avant/neutre/marche arrière. Un réducteur transforme la rotation du moteur électrique de 220 kW (12 500 tr/min maxi) en cadence plus gérable au volant. Des roulements SKF équipent ce composant crucial ainsi que les roues avant. Leurs spécifications techniques sont confidentielles. « Nous faisons appel aux connaissances approfondies de SKF pour calculer la durée de vie des roulements et d’autres paramètres de performances vitaux, explique Gildo Pallanca Pastor, propriétaire et PDG de Venturi. Nous collaborons avec SKF Racing, qui est expert dans ce domaine hautement spécialisé. SKF est également très réactif et possède une longue expérience des applications de moteurs électriques. »