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Maintenance sous surveillance

Une nouvelle approche de la maintenance a permis à la compagnie maritime norvégienne Tide Sjø d’améliorer la fiabilité et de réduire ses coûts.

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Une nouvelle approche de la maintenance a permis à la compagnie maritime norvégienne Tide Sjø d’améliorer la fiabilité et de réduire ses coûts.

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Le transport maritime ne date pas d’hier en Norvège, pays qui compte plus de 2 500 kilomètres de côtes découpées, ponctuées ci et là de fjords profonds. Même si l’on a énormément investi pour améliorer les infrastructures routières et ferroviaires, les ferries jouent toujours un rôle pivot dans le système des transports en commun.

Tide Sjø est l’un des principaux exploitants de transbordeurs pour véhicules et passagers de ce marché. La compagnie existe depuis 1880 et exploite actuellement 50 car-ferries et 35 navires à passagers, transportant près de 12,5 millions de voyageurs chaque année.

Avec autant d’usagers dépendant de ses services, l’opérateur doit respecter des horaires stricts et assurer les correspondances stratégiques avec les bus et autres moyens de transport de sa zone de desserte. Dès lors, la fiabilité et la régularité des services sont vitales, et la maintenance est indispensable au succès de son activité.

Jusqu’en 2008, la maintenance était principalement planifiée en fonction des heures de service. Cette approche axée sur le temps est courante et adoptée depuis des années par les armateurs et les opérateurs de l’industrie maritime. Toutefois, certaines compagnies commencent à réaliser que la maintenance conditionnelle présente bien des avantages car elle permet d’espacer les intervalles d’inspection et de réduire les coûts de l’opération.

La maintenance conditionnelle fait appel à une série de techniques de surveillance non-invasives pour évaluer l’état des équipements. Elle conserve les données sur les tendances afin de créer l’information qui permet de prévoir l’éventuelle panne à venir des équipements. Cette alerte précoce permet aux exploitants de modifier la planification de la maintenance, leur donnant plus de temps pour organiser la gestion des pièces détachées et les ressources nécessaires à l’exécution des mesures rectificatives. En outre, grâce à cette détection en amont, ils peuvent procéder aux interventions planifiées qui contribuent à éviter les dommages importants encourus par les systèmes et composants des machines annexes. Résultat : des économies conséquentes sur les coûts de maintenance directs.

La maintenance conditionnelle fournit également les informations utiles pour identifier et éliminer les causes de défaillances. Celles-ci servent à améliorer en permanence la disponibilité et la fiabilité des équipements.

En 2008, dans l’optique de booster les performances par la maintenance conditionnelle, Tide Sjø a contacté SKF. À l’origine, la compagnie lui a demandé d’assurer ce service sur quatre transbordeurs de la région de Stavanger. Les très bons résultats obtenus par ce premier essai l’ont amenée à requérir un service identique pour cinq autres ferries desservant Oslo et Bergen.

Suivant le programme de maintenance conditionnelle élaboré par SKF pour Tide Sjø, les techniciens SKF montent à bord du navire à intervalles convenus à l’avance. À bord, ils collectent les données sur les équipements stratégiques que sont les propulseurs, les générateurs, les systèmes d’engrenages et les roulements-supports. Les données sont ensuite téléchargées vers une base de données SKF @ptitude Analyst conservée en interne chez SKF afin de garantir l’actualisation permanente du logiciel d’analyse. Le rapport créé est envoyé au client. SKF surveille essentiellement à intervalles allant de un à trois mois les machines tournantes telles que les équipements électriques, en particulier les turbines à gaz et les propulseurs.

Selon Peter Hansen, directeur technique chez Tide Sjø, ces rapports minutieux s’accompagnent d’une note explicative détaillant les résultats, l’évaluation des machines, les tendances et les mesures correctives à envisager si besoin. « On réagit sans tarder. En cas d’urgence, SKF nous appelle et nous conseille sur les moyens d’exécuter les interventions appropriées. »

Depuis la mise en œuvre du programme en 2008, la compagnie maritime enregistre moins de pannes. Exemple concret : suite à une inspection effectuée sur le Folgefonn, l’analyse des données vibratoires a révélé des problèmes liés aux roulements-supports de l’arbre de deux propulseurs. « En exécutant les recommandations indiquées dans le rapport SKF, on a économisé le coût d’un moteur électrique onéreux. Il est encore trop tôt pour faire un bilan des économies réalisées grâce à la meilleure planification de la maintenance, mais si on parvient à allonger les intervalles entre les révisions des propulseurs, on fera de sérieuses économies. »

Globalement, la compagnie maritime a réussi à réduire les immobilisations des navires en détectant très tôt les problèmes en devenir. « SKF fournit de bons services à nos techniciens à terre et à nos équipages à bord », explique Peter Hansen. Ainsi, Tide Sjø qui est en train d’agrandir sa flotte envisage d’étendre le service de maintenance conditionnelle SKF là où il sera le plus nécessaire.


L’expérience de SKF

Les services de maintenance conditionnelle sont assurés par SKF Reliability Systems, qui fait partie du Groupe SKF. SKF Reliability Systems est l’un des principaux prestataires de services et fabricants de technologies de maintenance conditionnelle portable et en ligne, facteur indispensable pour garantir la fourniture d’un programme de maintenance conditionnelle efficace.

SKF jouit d’une expérience considérable en matière de mise en œuvre et de gestion performante d’opérations de maintenance conditionnelle dans de nombreuses industries. Fort de cette expérience, le Groupe a créé des solutions pour l’industrie maritime.

L’installation d’une infrastructure de communication informatique adaptée sur le navire permet d’exporter les données vers un centre de diagnostic à distance où des analystes spécialisés disposant d’une expérience pratique de l’environnement maritime les examinent et émettent des rapports.

Pour un bateau, il est recommandé d’investir au minimum dans les trois éléments suivants :

  • Un collecteur de données/analyseur portable SKF Microlog portable (environnement ATEX) ;
  • Une licence individuelle pour le logiciel @ptitude Analyst ;
  • Une série de capteurs fixes, plus boîtiers de commandes, pour la collecte des données sur les machines inaccessibles.

La mise en service de cette technologie est soigneusement planifiée et exécutée par un spécialiste de la maintenance conditionnelle maritime SKF. Celui-ci veille à la livraison en temps et en heure de l’ensemble du programme de maintenance conditionnelle et aux besoins éventuels de formation des membres d’équipage concernés.